Pully dans l'histoire

La première attestation d’occupation du territoire pulliéran remonte au Néolithique : des tombes, constituées d’un coffrage en pierre, ont été retrouvées en plusieurs endroits de la commune. Une importante nécropole estimée à une soixantaine de tombes se trouve ainsi dans le quartier de Chamblandes. Ces découvertes ont donné leur nom à une typologie de tombes que l’on retrouve à proximité des massifs alpins dès 4300 avant notre ère : les tombes de type Chamblandes.

Le noyau historique de la ville de Pully s’est construit sur les vestiges d’une très luxueuse villa romaine datant de la première moitié du 2ème siècle de notre ère. Celle-ci, probablement une exploitation agricole, devait appartenir à un propriétaire fortuné, probablement un notable de l’agglomération voisine : Lousonna (Lausanne). Située sur une éminence proche du lac, la villa devait diffuser, par l’intermédiaire d’un port, ses productions dans le monde romain. La demeure est assez rapidement abandonnée et ce n’est qu’au 12ème siècle que nous trouvons la première attestation du nom de Pulliacum. ll se peut que ce toponyme à consonance romaine trouve son origine dans le prénom du propriétaire de la villa romaine, peut-être un certain Paulus ?

Ci-dessous, une proposition de restitution de la Villa de Pully au début du 2e siècle ap. J.-C.

 

Villadepully

Une fresque de 15 mètres de long représentant des scènes de courses de chars a été retrouvée sur le pavillon en hémicycle de la Villa romaine.

Au XIVe siècle, l’Evêque de Lausanne et la famille du Comte de Genève se partagèrent la souveraineté sur le village et son territoire.

Les plus anciens documents reconnaissant la “communauté de Pully” comme personne juridique, ayant ses droits propres, datent de 1331. Il s’agit de parchemins médiévaux indiquant l'acquisition, par la communauté du village de Pully, d’un terrain appelé « Rovéréaz » situé le long du vallon de la Chandelar.

Durant les guerres de Bourgogne, entre 1475 et 1477, le Canton de Vaud fut envahi par les Confédérés. L’Evêque de Lausanne resta cependant l’allié de Charles le Téméraire.

Puis, en 1536, le Canton fut conquis par Berne et Fribourg. Cette conquête mena à la Réforme. Le gouvernement de Berne s’empara alors du Prieuré à Pully. Un siècle plus tard, entre 1629 et 1638, la peste, qui sévissait et ravageait le monde entier, emporta plusieurs centaines de Pulliérans.

Bonaparte délivra le Canton de Vaud des Bernois en 1798 après plus de deux siècles d’occupation. Les bâtiments du Prieuré furent confisqués et devinrent la “maison nationale” sous la République Helvétique. Ces locaux servirent de refuge aux troupes françaises qui gagnèrent l’Italie par le col du Grand-Saint-Bernard pour remporter la victoire de Marengo en 1800. L’empereur français offrit au Canton de Vaud, en 1803, sa première Constitution, parallèlement à son entrée dans la Confédération suisse. En cette même année se déroula l’élection de la première municipalité de la Commune de Pully.

 

Sobriquet des Pulliérans

L'habitant,e de Pully est le Pulliéran, -e. Le sobriquet des Pulliérans est les "gonfles"!
Pour Charles Roux, in "Noms et sobriquets des Vaudois" (éd. Cabédita, Collection Archives vivantes): la Jeunesse distribuait, lors des Fêtes de Pully (sorte de fête des vendanges locale), trois médailles aux plus belles gonfles (ou gonflée : être en état d'ivresse, prendre une cuite) de la journée. D'où l'appellation de la localité: Pully-les-Gonfles.

Ce rapport avec le plaisir de partager un bon moment devant un verre de vin se retrouve bien avant dans les pratiques d'un ancien groupe local qui, à la fin du XVIIIe siècle, se donnait le titre de "Régiment Royal Ivrogne". Sévissant dans tout Lavaux, cette troupe semble avoir essentiellement recruté ses effectifs dans notre localité. Et lorsque un jeune Pulliéran, s'étant enivré, se cassait un soir le nez en rentrant à la maison, l'association lui envoyait, le lendemain, un diplôme relatant les circonstances de cet événement (Les grands moments de Pully, Samuel Dubuis et André Schmutz).